Et si nous parlions de la tradition de Noël avec nos enfants ?

    Voilà…
Je suis la maman de Marie et Nathan, des jumeaux de sept ans et demi et de Jeanne, une petite louloute de deux ans et demi !
Actuellement, je me trouve, face à une situation, qui me met mal à l’aise !
Cela fait plusieurs fois que Marie me pose une question bien précise et je n’arrive pas à lui répondre. Habilement, je change de conversation.
Pourtant, je savais bien que cela arriverait, mais je n’étais pas pressée que ce jour arrive !
Ah ! Si j’avais pu encore retarder ce moment…

    Comment vais-je annoncer à mes « grands » que je leur ai menti ?
En plus avec le sourire !
Et pas qu’une seule fois ! Non ! Cela fait juste six ans !
Le pire dans tout ça ?
Eh bien, je n’étais pas la seule ! Leur père, leurs grands-parents, leurs parrains et leurs marraines aussi…
Et pourtant mon mari et moi, nous leur inculquons, depuis qu’ils sont tout petits, qu’user du mensonge n’est pas joli !
Alors, quel exemple allons-nous leur donner ? C’est bien ce qui me gêne le plus vis-à-vis de mes enfants !

   Le choix des mots va donc être très important, afin qu’ils comprennent les raisons de ce « gros » mensonge…
Oui ! Je vais devoir m’armer de courage et leur dire enfin la vérité !
De toutes les manières, je n’ai pas le choix !
Il le faut !
Maintenant !
Oh là là ! Que de souvenirs !
Plouf ! Je me vois plonger la tête la première dans mon enfance, lorsque mes parents m’ont dit ce que je ne voulais surtout pas entendre.
Alors, j’ai décidé de raconter à mes enfants une histoire… ma propre histoire !
Toujours très enthousiastes, Marie et Nathan se sont confortablement installés pour écouter une de mes histoires. Ils ont compris tout de suite que ce récit était très particulier, puisqu’il me concernait personnellement. Sous le regard attentif de leur père, ils ont ouvert très grands leurs yeux et leurs oreilles…

    « Il était une fois une petite fille âgée de sept ans qui se prénommait Isabelle.
Elle aimait tous les jours de la semaine, même si son préféré (en secret) était le dimanche. Son papa ne travaillait pas et elle aimait par-dessus tout, ces instants joyeux en famille…

Isabelle aimait le printemps et observer la nature qui se réveillait !
Elle aimait l’été, pour sa chaleur et les grandes vacances !
Elle aimait l’automne lorsque les arbres se déshabillaient et pour la date de son anniversaire !
Enfin, elle aimait l’hiver et ses fêtes de fin d’année ! Ou plus exactement, elle adorait la période de Noël !

    Noël…
Rien que de prononcer ce mot, des étincelles de joie scintillaient dans ses yeux verts !
Lorsque ses parents allaient chercher dans le grenier, les cartons renfermant de véritables trésors brillants, dorés et colorés, elle sautillait de bonheur. Elle n’avait qu’une hâte : saisir une longue guirlande, la mettre autour de son cou, tel un joli foulard de grande dame ! Elle faisait quelques pas, en basculant les hanches, mains sur la taille comme les mannequins.
Et là, le spectacle commençait !
Isabelle s’approchait du sapin qui était l’objet de tous les regards. Son frère était aussi excité qu’elle ! Tous les deux prenaient alors un grand plaisir, à accrocher les boules multicolores et brillantes, les unes après les autres.
Leurs yeux se régalaient de toutes ces couleurs.
Ainsi, les enfants sentaient dans la maison une odeur très particulière. Vous savez, cette odeur qui ne se sent pas avec le nez, mais avec le cœur ! Ce délicat parfum d’amour…
Au rythme des chants de Noël, Isabelle et son frère continuaient l’habillage du sapin, aidés de leurs parents. C’était un moment de pure magie !

   Sans parler du Père Noël…
Isabelle aimait penser à ce grand monsieur, habillé de rouge et de blanc, portant une longue barbe blanche !
Elle admirait cet homme pas comme les autres, aux super-pouvoirs !
Qui d’entre nous est capable d’observer tous les enfants de la Terre et de voir s’ils ont été bien sages durant l’année écoulée ?
Qui, en une seule nuit, peut faire la distribution de milliers, de millions de cadeaux ?
La petite fille imaginait ce vieil homme, aidé de ses fidèles lutins en plein travail, les listes de cadeaux des enfants à la main ! Quelle sacrée organisation pour ne pas se tromper de maison !
Isabelle avait passé du temps à choisir les cadeaux qu’elle désirait le plus ! Ses parents lui avaient bien expliqué qu’elle devait ne pas trop en demander, afin que tous les enfants puissent être gâtés. Chaque année, elle réfléchissait longuement pour faire sa liste et écrire sa lettre au Père Noël, n’oubliant jamais de lui souhaiter bon courage ! Elle était plutôt sage, alors ses parents n’eurent jamais besoin de lui dire que le Père Noël ne passerait pas, si elle faisait encore des bêtises !

   La magie de Noël, c’était aussi le temps de l’attente !
Quel enfant n’a pas compté les jours avant la date tant espérée ?
Et lorsque « le jour J » arrivait, Isabelle était entourée par toutes les personnes qu’elle aimait. Ce doux bonheur en famille, elle adorait ça ! Oh oui !
Avec son frère, elle aidait ses parents dans les préparatifs du réveillon, n’oubliant jamais l’assiette destinée au père Noël posée sous le sapin, juste à côté des chaussons de tous les membres de la famille !
« Du réconfort après l’effort !» déclaraient ses parents, haut et fort.

Noël rimait ainsi avec des odeurs, des couleurs, de la chaleur, des surprises, des rires, des sourires, de l’amour en famille…

   Puis un jour, un mois après avoir fêté ses sept ans, au début du mois de décembre, Isabelle entendit à l’école quelque chose qui ne lui plut pas du tout ! Mais alors vraiment pas du tout !
Sa meilleure amie lui affirmait que le Père Noël n’existait pas !
Mais de quel droit pouvait-elle dire cela ?
Isabelle avait été baignée dans cette belle magie de Noël depuis sa plus tendre enfance. Elle était bien décidée à l’apprécier encore longtemps !
Seulement voilà, son amie insistait en lui expliquant que le Père Noël, c’était en fait « les parents » !
Quelle drôle d’idée ! pensa la petite fille.
Le soir même, elle alla voir ses parents et sans attendre, elle leur posa la question.
Ils lui demandèrent alors de s’asseoir près d’eux sur le canapé.
Sa mère prit la parole et voilà ce qu’Isabelle entendit :
« Ma chérie, ta question nous montre à ton papa et à moi, que tu es prête à recevoir un secret… un magnifique secret que tu ne pourras dévoiler à aucun enfant plus petit que toi.
As-tu bien compris ? C’est très important !
Je vais parler à voix basse, afin que personne d’autre que toi n’entende… Écoute bien mon petit cœur :
Tout d’abord, il faut que tu saches que ce secret m’a été transmis par mes propres parents, c’est-à-dire ton papy et ta mamie, lorsque j’avais ton âge.
Et à ton avis, qui leur a révélé ce même secret ?
Eh bien, leurs parents ou tes arrière-grands-parents !
Ce qu’il faut que tu comprennes, c’est que ce secret existe depuis très longtemps et c’est pour cela que l’on parle de « tradition ». La tradition de Noël…
Mes parents m’ont donc expliqué que le personnage du Père Noël avait été inventé, pour les jeunes enfants, afin de rendre encore plus belle cette superbe magie de Noël.
Alors oui ! Le Père Noël n’existe pas « pour de vrai », mais il existe ou il a existé dans l’imaginaire de tous les enfants. Et comme je te l’ai dit, moi aussi, j’ai « cru » au Père Noël quand j’étais petite ! Tous les parents, les grands-parents, les parrains et les marraines cachent les cadeaux, afin de faire vivre le personnage du Père Noël dans leur maison, pour le bonheur des petits enfants…
Aujourd’hui, tu es suffisamment grande pour comprendre que ce n’était pas un « vrai » mensonge. C’est la transmission d’une vieille tradition. Et toi aussi, si tu deviens maman, un jour, tu feras exister le Père Noël dans l’imaginaire de tes propres enfants.
En attendant, ma chérie, je te confie ce secret. Nous avons confiance en toi ! Garde-le dans ton cœur et surtout ne le dévoile pas aux autres petits enfants, car eux aussi, ils ont le droit, comme toi, de profiter pleinement de la magie de Noël…

Et n’oublie pas mon amour, que si le Père Noël ne porte ni barbe ni manteau rouge et blanc,
Noël apporte toujours plein de bonheur en famille, des surprises, des rires et c’est bien ça qui compte, ma fille chérie ! »

    Durant toute l’histoire, Marie et Nathan sont restés très attentifs.
À la fin du récit, ma fille déclara un peu peinée :
« Mais Maman, j’y croyais vraiment au Père Noël ! »
Et je lui ai simplement répondu :
« Moi aussi, ma chérie, j’y croyais vraiment quand j’étais petite ! Et c’est pour cela qu’il faut garder précieusement « le secret » dans notre cœur, pour que ta petite sœur vive la même chose que nous…»
Quelques rires nerveux témoignaient de leurs émotions, de la déception certes, mais surtout de la fierté…
Spontanément, mes enfants chuchotèrent :
« Merci de nous avoir transmis « le secret » ! Promis, on ne le dit pas à Jeanne et aux autres petits enfants ! »

    Investis d’une mission, responsabilisés et valorisés, ils ont pu accéder, une nouvelle fois, à ce statut de grand qui leur apporte tant de joies.
Une nouvelle étape était franchie…

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(c) Isabelle LE TARNEC 2014

Magie de Noël, tu as été et tu resteras…

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Faire croire au Père Noël ou non ? Mensonge ?

L’essentiel est d’être en cohérence avec ses propres valeurs, avec son histoire personnelle, avec soi-même…
Chaque point de vue se respecte… En tant que parent, nous savons en général ce qui est « bon » pour notre enfant, alors faites-vous confiance, c’est ça le plus important, à mon sens. Pour ma part, j’ai attendu que mes jumeaux soient demandeurs pour leur parler du « secret »…

Je vous dis à bientôt

Isabelle LE TARNEC

11 Responses so far.

  1. Coralie dit :

    Moi aussi j’ai tenté d’en parler avec Mathurin, qui sent bien que la vérité n’est pas celle qu’on lui a donnée durant tant d’années mais qui a besoin de preuves pour ne plus croire : Saint Thomas avait besoin de voir pour croire aux choses, Mathurin a besoin de preuves pour ne plus croire !! Il ne veut pas en démordre et se refuse à dire les mots :  » le père Noël n’existe pas ! ». Il s’accroche à ses rêves, alors on le laisse rêver encore un peu …. !!

  2. Carole dit :

    Super article ! Merci.
    J’ai adoré la petite histoire.
    Cela me donne des idées pour expliquer tout cela à mes enfants.

  3. christel dit :

    J’ai aussi traversé ce moment de solitude avec Elfy à qui j’ai surtout demandé son avis et ce qu’elle en pensait….elle aussi veut garder ce secret pour Shona… jolie histoire en tout cas!

  4. Chris dit :

    J’ai beaucoup apprécié cet article rempli de tendresse . Il évoque bien l’importance de la transmission inter-generationnel et de la tradition ; ainsi que la place charnière des parents .

    Bravo !

  5. Jessica F. dit :

    Bonjour,

    Superbe histoire, que je viens de lire à ma fille (6 ans) qui nous a posé la fameuse question. Ca faisait déjà 3 fois qu’elle nous le demandait et qu’on lui répondait  » Et toi tu en penses quoi? » Du coup j’avais anticiper la fois suivante où elle nous le redemanderais à nouveau, et votre histoire, copie conforme de la mienne m’a beaucoup plus, avec les mots justes… Du coup elle a été aussi attentive que vos enfants, je me suis permise de remplacer votre prénom par le mien, et elle a très bien réagit!! Répondant à la fin de l’histoire : « Et bien je préfère savoir la vérité au moins! » Et je vois dans ses yeux le joie de détenir à son tour se secret vise à vis des autres enfants qui l’entoure dont son petit frère! Milles merci et très joli site, cela donne envie de lire chaque livre que vous citez!

  6. Chou dit :

    C’est fou de voir à quel point certains enfants ont besoin de croire au grand barbu.
    Mon fils de presque 4 ans me parle du père Noël alors que mon mari et moi n’entretenons aucun mythe, nous lui disons que ses cadeaux viennent de nous.

  7. cath dit :

    Moi ,ça me fait peine ,je leur aurais plutôt confié que le père noël existe ,au plus profond de leur coeur. Pourquoi se précipiter à leur révéler cette terrible vérité surtout s ils n en sont pas demandeurs. Il est de toute façon fort à parier que vers 10 ans , tout comme leur ouverture au monde extérieur, la vérité se présenterait d elle même. Pourquoi vouloir être missionnaire de cette révélation? Laissez les enfants vivre , apprendre par eux même et pas tout vouloir décider pour eux .

    • ILT dit :

      L’essentiel est d’être en cohérence avec ses propres valeurs, avec son histoire personnelle, avec soi-même…
      Chaque point de vue se respecte… En tant que parent, nous savons en général ce qui est « bon » pour notre enfant, alors faites-vous confiance, c’est ça le plus important, à mon sens. Pour ma part, j’ai attendu que mes jumeaux soient demandeurs pour leur parler du « secret »…
      Merci pour votre commentaire et portez vous bien ! A bientôt Isabelle Le Tarnec

  8. bergery dit :

    Merci mille fois merci. Je ne savais pas comment lui expliquer mais grâce à vous cela a été un passage magique. Mon fils a 8 ans et demi, je ne lui ai jamais vraiment menti ni fait de chantage. A ses questions ma réponse était « et toi tu en penses quoi ? » et ce midi la demande fatidique : Oui mais réellement maman ? Et là cela été un moment de complicité et d’amour partagé. Surtout quand il a pensé qu’il pourrait faire un cadeau à son père avec rien dedans en lui disant « t’as pas été sage ! » (on a abordé ce sujet du « soit sage » par rapport à ses copains) . Encore une fois MERCI

    • ILT dit :

      Je vous remercie beaucoup, Carole, pour vos paroles qui me touchent et pour votre retour d’expérience ! Vive la complicité, l’amour et la magie de noël ! Portez vous bien ! Isabelle LE TARNEC

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